GLOBODROME

LIVRE A5, 148 pages couleurs

FILM : 62 min, couleur et N & B Version originale anglaise.
Sous-titres français, 2012.
Réalisation : Gwenola Wagon
Voix : Julian Penney
Mixage son : Cédric Moreau
Musique : Geoffroy Wagon

Extraits de Globodrome, enquête qui prend la forme d’un livre et d’un film d'après un voyage autour du monde à partir d'un globe virtuel.

Excerpts from Globodrome, an enquiry which takes the form of a book and a movie, after a journey around the world using a virtual globe.

Walt Disney souhaitait que Disneyland soit le plus merveilleux endroit de la terre, et qu’un train en fasse le tour. Comme le Carolwood Pacific Railroad, un train miniature à l’image des premiers trains de la conquête de l’ouest, le projet futuriste de ligne de chemin de fer circulant autour du monde pour en faire littéralement le tour était surnommé Jules Verne en hommage aux 80 jours. Cependant, les Google managers ont trouvé beaucoup plus simple: modéliser une terre à dimensions variables pour qu’on l’explore sans avoir à se déplacer physiquement.

Walt Disney wanted Disneyland to be the most marvelous place on Earth, and that a train would go around it. As the Carolwood Pacific Railroad, a miniature train based on the model of the firts trains of the conquest of the west, the futuristic project of railroad that would literally go around the world was nicknamed Jules Verne, as a tribute to the Eighty Days. Yet, the managers at Google have found a much easier way: to model an Earth of variable dimensions, so that it could be explored without the need to phisycally move around.

Globodrome est une une enquête sur les représentations du monde à partir d’un globe virtuel en suivant le même itinéraire que Phileas Fogg et Passepartout dans Le Tour du monde en 80 jours de Jules Verne.

Globodrome is an enquiry on the representations of the Earth using a virtual globe, which follows the same itinerary as Phileas Fogg and Passepartout in Around the World in Eighty Days.

L’itinéraire suit les latitudes d’Est en Ouest et coupe tous les méridiens du globe en passant de Londres au Mont-Cenis, de Brindisi à la mer rouge, du canal de Suez aux paradis artificiels en série, de détroit de Bab-el-Mandeb à une princesse saoudienne, des espaces disparus d’Aden à Socotra, de Bombay à Benares jusqu’à Kolkota et du détroit de Malacca à Singapour et son dragon de Komodo, de la traversée en mer de Chine à Hong Kong, de la baie de Taiwan à Yokohama, du 180è méridien à San Francisco, de Sacramento à Reno, de Mustang ranch à l’interstate 80, de Salt Lake City à des Moines, de Chicagoland à New York et de Dublin à Londres.

The itinerary follows the latitudes from East to West and crosses all the meridians of the globe, from London to the Mont-Cenis, from Brindisi to the Red Sea, fromthe Suez Canal to a series of artificial paradises, from the detroit of Bab-el-Mandeb to a saudi princess, from the disappeared spaces of Aden to Socotra, from Mumbai and Benares to Kolkota and the detroit of Malacca in Singapore and its Komodo dragon, from the sea of China to Kong Kong, from the bay of Taiwan to Yokohama, from the 180th meridian to San Francisco, from Sacramento to Reno, from the Mustang Ranch toInterstate 80, from Salt Lake City to Des Moines, from Chicagoland to New York, and from Dublin to London.

Globodrome est un essai sur les représentations du monde à l’ère des satellites géo stationnaires, une enquête photographique, historique, géographique, topologique, anecdotique, politique interrogeant le statut d’un globe virtuel donnant à l’explorateur un regard déictique et transformant la Terre en un fascinant et dramatique métavers.

Globodrome is an essay on the representations of the world at the age of geosynchronous satellites, a photographic, historical, geographical, topological enquiry which questions the status of a virtual globe that gives to the explorer a deictic view, and transforms the Earth in a fascinating and dramatic Metaverse.

En 1872, Phileas Fogg entreprend son tour du monde en 80 jours. Un voyage éclair rendu possible par la révolution des transports et l’ouverture de nouvelles voies de communication. Près de cent quarante ans plus tard, l’artiste Gwenola Wagon décide de refaire ce périple à l’ère du réseau et de l’ubiquité, sans quitter son fauteuil… derrière l’écran de son ordinateur. Sur le globe virtuel Google Earth. Une « expédition mentale » qu’elle documente dans un blog et retrace dans un livre singulier Globodrome, version contemporaine du carnet de bord de Jules Verne, entre récit de voyage illustré d’anecdotes et de captures d’écran, enquête prospective et essai sur cet étrange objet qu’est Google Earth.

Le globe hypertextuel fait converger de nombreux sites de partage d’informations, les vidéos YouTube, les articles de Wikipédia, les images de Panoramio ou de Street View. « Depuis que la plus grande partie du monde se propage par ses représentations, nous n’avons jamais autant rêvé du monde qu’en images. Le globe virtuel devient ce modèle qu’on peut embrasser d’un coup d’œil et appréhender d’un clic », écrit l’artiste, maître de conférences à l’université Paris-VIII, membre du collectif Nogo Voyages, agence de voyages expérimentaux. Dans le Tour du monde en 80 jours, les pays traversés servent de prétextes à Jules Verne pour se livrer à une analyse du monde chamboulé par les progrès techniques des transports. Dans Globodrome, ce sont les effets de la révolution des télécommunications et de l’information que Gwenola Wagon explore, en éclusant les métadonnées trouvées sur le chemin, agrafées sur le globe par ses utilisateurs. A l'occasion du cycle, l'artiste propose une version performance de ce voyage virtuel.
- Marie Lechner.